Une dernière idée permettrait
peut-être de trouver une démonstration par récurrence de la
conjecture (la "démonstration par excellence" selon Poincaré).
Par programme, on peut tester les faits suivants (vérifié jusqu'à 2.10^7) :
Tout nombre pair 2x compris entre 30 et 210 partage l'un de ses
décomposants Goldbach avec 2x-6 ;
Tout nombre pair 2x compris entre 210 et 2310 partage l'un de ses
décomposants Goldbach avec 2x-30 ;
Tout nombre pair 2x compris entre 2310 et 30030 partage l'un de ses
décomposants Goldbach avec 2x-210 ;
Tout nombre pair 2x compris entre 30030 et 510510 partage l'un de ses
décomposants Goldbach avec 2x-2310 ;
Tout nombre pair 2x compris entre 510510 et 9699690 partage l'un de ses
décomposants Goldbach avec 2x-30030 ;
Les nombres successifs (30, 210, 2310, 30030, etc...) sont les produits
des nombres premiers successifs : 2*3*5, 2*3*5*7, 2*3*5*7*11,
etc... (je les ai appelés "primorielles" à cause de la ressemblance
avec la notion de factorielle).
En fait, on réalise par programme qu'il semblerait (voici donc ma
conjecture personnelle !) que tout nombre pair supérieur à 14 partage au moins l'un de ses décomposants de
Goldbach avec 2x-6.
Une telle propriété découle du fait qu'un nombre pair a PLUSIEURS
décompositions qui entretiennent entre elles certaines relations (au
niveau de leurs coordonnées dans un système d'écriture RNS).
Un grand merci à Dominique Ceugniet, qui a éliminé ce que je croyais
être deux exceptions à cette nouvelle conjecture.
Dans tous les autres cas (pour l'instant, j'ai testé par programme
jusqu'à 3.10^6), les décomposants de Goldbach sont suffisamment
nombreux et équitablement distribués au niveau de leurs coordonnées
pour qu'il y ait partage.
Dominique Ceugniet confirme cette nouvelle conjecture jusqu'à
16.10^8. Il a également fait quelques statistiques : pour les nombres
pairs compris entre 15.10^8 (inclus) et 16.10^8 (exclu), le nombre
maximum d'essais à effectuer avant de trouver une décomposition qui
partage un nombre premier est 8979, tandis que la moyenne du nombre
d'essais à effectuer dans cette zone de nombres est 290.
L'exemple d'un décomposant partagé trouvé après 8979 essais est :
1 508 792 552 = 17 959 + 1 508 774 593
1 508 792 546 = 17 959 + 1 508 774 587
Si tout nombre partage l'un de ses décomposants de Goldbach avec un
nombre plus petit que lui (hérite d'un décomposant en quelque sorte),
alors la conjecture doit être vraie pour tout nombre.
Reste à prouver d'où découle cet héritage...
En fait, la seule approche par laquelle il me semblerait possible de
trouver quelque chose est une approche combinatoire ou
probabiliste Erdös aurait résolu ça très vite. Les deux premières coordonnées (mod 2 et mod 3) ne
présentent pas assez de valeurs. A partir de mod 5, ça se met à
"éclater", ou dit autrement à se "répartir équitablement selon les
différentes valeurs possibles". Il faut réfléchir à la
probabilité qu'ont deux nombres tirés au hasard de 0 à p d'être
différents d'un même troisième tiré lui-aussi au hasard parmi les
mêmes valeurs, car les chances d'obtenir les différentes valeurs
selon chaque coordonnée sont équiprobables, je crois.
C'est un peu comme si les nombres obtenaient leurs
restes selon les différents modules premiers "au hasard". Je
trouve cela un peu illogique comme approche car, comme on le
sait par la théorie des congruences de Gauss, il n'y a pas plus
déterministe que les restes modulaires, qui suivent des périodicités
totalement rigoureuses.
Tout ceci peut être représenté par des arbres de nombres, une
représentation très "naturelle" pour les informaticiens.
On peut associer les nombres aux feuilles d'arbres de différentes
profondeurs : les branches des arbres à suivre pour aboutir à un
nombre correspondent aux classes d'équivalence auxquelles appartient
ce nombre modulo les nombres premiers successifs. Pour passer d'un
arbre à l'arbre de niveau suivant, chaque feuille a pour descendants
les nombres d'une mini-suite arithmétique.
Voici les arbres des 3 premiers niveaux :
les trois premiers arbres
A partir du niveau 4, ça devient illisible de représenter cela par un
arbre : du coup, on représente les ensembles de feuilles par
paquets (de 7 par exemple), dans l'ordre des restes modulaires (de
0 à 6 par exemple). Voici les feuilles de niveau 4.
feuilles du niveau 4
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